Vois
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- Publié le jeudi 5 novembre 2015
Voici une petit texte écrit lors de l'atelier d'écriture avec Isabelle Vouin au bistrot chic et boheme (Montpellier)
Petite voix se débat, se tortille afin de trouver la sortie. Mais sortir d'où pour aller où.Perdue dans un monde de faïence, sans faille apparente. Tout résonne la pureté.
Elle n'entend qu'une brillance cristalline. Elle pourrait se réjouir de cette clarté et pourtant que de malaise. Elle aimerait tant se sauver mais où... tout est reflet... aveuglée par l'intensité.
Elle essaie de chanter mais se juge si sombre.
Et pourquoi pas une mélodie. Do re mi fa sol la si... Donner - recevoir m'immonde face aux lassitudes d'un univers trop net.
Elle ne supporte plus tant de lumière, ne perçoit plus la sienne. Alors elle crie du plus profond des tripes, des toutes petites tripes.
Rien n'y fait, elle ne peut grimper plus haut que ce chant limpide, de ce chant de cathédrale.
Petite voix tremble. Cette lumière d'une blancheur éternelle lui fend le coeur.
Coûte que coûte, elle tente encore de porter sa voie mais le chemin parait vain.
Rien n'y fait. Elle s'assoit, se demande ce qu'elle va devenir dans cette immensité sans issue, sans fissure. Elle attend tout et rien à la fois, transie de désespoir. Quand sera-ce mon tour, quand pourrai-je enfin exister, révéler ce tout petit quelque chose.
Mais elle est bien trop fatiguée pour cultiver l'impatience. Petite voix regarde dans le vide du trop plein.
La lumière faiblit... suis-je en train de m'endormir. Le chant aussi se tamiser.
Mais c'est qu'elle commence à voir autour d'elle...
Petite voix ne s'est pas assoupie... c'est la dame qui est appelée par le sommeil.
Elle vois de plus en plus clair au fur et à mesure que les paupières se ferment.
C'est maintenant, c'est l'instant. Elle coure, elle coure à en perdre haleine. Elle zigzague, elle slalome entre les synapses et autres matières plus ou moins grises...
Ca y est, elle y est, enfin. Essoufflée mais si contente.
Petite voix prend une grande bouffée d'air et chuchote à l'oreille "Marie, s'il te plaît, ne cherche pas tant de perfection sinon tu ne m'entendras jamais".